Un bilan des résultats communiqués par les entreprises de plus de 1 000 salariés sur leur niveau de respect de l’égalité homme femme au travail, a été dressé quelques jours à peine après l’échéance de publication de l’index, le 1er mars 2019. La moitié seulement des entreprises concernées ont transmis leur note à la direction générale du travail, soit 831 sur les 1 460 attendues.
S’il semble que les entreprises déclarées respectent plutôt bien le principe du « à travail égal, salaire égal », en revanche, plusieurs points noirs ont été détectés relatif à l’égalité professionnelle.
Un quart des entreprises ont une note inférieure à 75 et sont, pour la ministre Muriel Pénicaud, en « alerte rouge » et doivent corriger ce constat au plus vite. Ce n’est cependant qu’au bout de trois ans que la sanction interviendra.
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Retard de salaire après un congé de maternité

Le rattrapage de salaire après un congé de maternité n’est pas toujours acquis. Photo : Unsplash
Le résultat inattendu est venu des augmentations après le retour de congé maternité qui ne sont pas au rendez-vous, du moins pas à la hauteur de celles dont ont bénéficié les autres salariés : 27 % des grandes entreprises ne la respectent pas.
Enfin, constat attendu : la faible part des femmes dans les dix plus hauts salaires de l’entreprise.
La volonté déclarée de la ministre est de créer une compétition positive entre les entreprises sur ce sujet. Pour celles qui ont les meilleurs résultats, il s’agit bel et bien d’un nouvel atout à orchestrer en termes de communication pour valoriser la marque de l’entreprise. Les directions peuvent aussi rebondir sur ces changements en faisant de cet index un outil RH utile.
Une démarche simple et qui va faire bouger les directions
Lors d’un rendez-vous organisé par l’organisme de formation Elégia et dédié aux responsables RH, animé par l’avocat Pierre-Jacques Castanet, plusieurs responsables des ressources humaines, pour l’essentiel des femmes, ont réagi à l’instauration de cet index égalité homme femme au travail, et à l’obligation de publier les résultats.
Voici quelques réactions de DRH :
Une mesure qui fera avancer les choses
« Ça va aider pour la négociation sur l’égalité pro car c’est le genre de négociation où on n’a pas beaucoup d’imagination. Cela va forcer aussi les directions à accepter des mesures comme prioritaires et qui ne l’étaient pas auparavant ».
Une obligation qui va forcer les esprits
« Dans mon cas, la direction est persuadée qu’elle a fait tout son possible. Ce qui n’est pas, je pense, le cas. L’idée de l’index est de se comparer. Si la société ne fait pas le calcul, elle va être suspectée. Elle va donc être obligée d’appliquer l’index et permettre ainsi peut-être de développer le travail et la présence des femmes dans l’entreprise, car chez nous, c’est du blanc, du gris et beaucoup de costumes… »
Avec une bonne base de données, la démarche est simple
« Là où cela pourrait jouer, c’est sur les emplois d’encadrement. Il y a sûrement des choses à mener, mais même nos élus du personnel ne sont pas pro-actifs sur ce sujet. Le tableur est facile à compléter, la démarche n’est pas complexe. Si on part d’une bonne base de données, avec tous les éléments à mettre dans les champs, il n’y a pas de problème. »
Un congé maternité : une catastrophe pour l’entreprise
« Nous sommes d’accord que le sexisme primaire est à combattre, mais il faut admettre que l’absence d’un directeur financier pour cause de congé maternité, pendant 5 ou 6 mois, est une catastrophe pour le fonctionnement de l’entreprise. »
Réponse de l’avocat à cette dernière remarque :
« N’est-ce pas un avis à courte vue ? »
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