Selon un sondage réalisé par l’institut Odoxa* pour le compte du Service aux entreprises pour la santé au travail, le SEST, le médecin du travail est connu par les salariés mais son rôle l’est mal. Les réflexes des actifs ne sont donc pas toujours les bons, notamment lorsqu’ils subissent les conséquences physiques ou morales de la pratique de leur métier.
Les TMS, une pathologie récurrente

Le service de médecine du travail a un rôle de prévention, de veille et de conseil auprès de l’employeur et de ses employés.
Selon ce sondage, six actifs sur dix ont déjà été concernés par des douleurs ou des troubles musculo-squelettiques, des TMS, liés à leur travail. Les TMS sont des pathologies causées par des gestes répétitifs, des efforts et des postures physiques inconfortables, qui abîment articulations, tendons, nerfs et muscles.
État des lieux des TMS en France |
En 2015, les TMS représentaient 87 % des maladies professionnelles. La catégorie des ouvriers est la plus touchée par ces troubles musculo-squelettiques. Les TMS sont la première cause de journées de travail perdues en raison d’arrêt de travail. Au total, ce sont plus de dix millions de jours perdus par les entreprises et les salariés en 2015.Source : Odoxa et Santé publique France |
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Un niveau d’information encore insuffisant des salariés sur les risques professionnels
En termes d’information, les actifs sont seulement 56 % à se trouver bien informés en santé au travail, notamment sur les bons gestes et les mesures préventives à adopter et sur les risques professionnels auxquels ils sont exposés. Les femmes s’estiment moins bien informées que les hommes. Difficile d’imaginer une information diffusée de manière différente selon le genre. Alors pourquoi une telle différence ? Est-ce leur niveau de conscience ou d’exigence qui diffère ? Est-ce parce que les hommes sont plus présents dans des milieux considérés plus « à risque » comme le BTP ou l’industrie, alors que les femmes sont plus présentes dans le tertiaire ou dans des métiers a priori moins physiques ?
Le rôle de la médecine du travail méconnu par les actifs
Eviter toute dégradation de santé des travailleurs, surveiller les conditions d’hygiène sur le lieu de travail, prévenir les risques, suivre l’état de santé des travailleurs et conseiller l’employeur et ses employés… Voici les missions de la médecine du travail qui semblent encore mal connues des salariés français, pourtant familiés avec ce service qui les convoque régulièrement pour une visite d’aptitude.
Lorsqu’ils ont un problème de santé lié à leur travail, les salariés français n’ont pas le réflexe d’aller voir le médecin du travail. Ils sont 82 % à s’orienter spontanément et en priorité vers leur médecin traitant, considérant le médecin du travail plus comme un contrôleur que comme un conseiller.
Selon le sondage réalisé pour le SEST, 59 % d’entre eux pensent que la médecine du travail est un service de contrôle des conditions de travail dans les entreprises, alors que 40 % le voient comme un service de conseil aux entreprises et aux salariés.
Le 13 juin, Les Lauriers de la prévention récompenseront les entreprises les plus méritantes.
Philippine Arnal-Roux
*Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de Français actifs interrogés par internet du 7 au 9 mai 2019. Soit 629 actifs, issus d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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