L’une des tables rondes de la 2e édition de ThinkRH, journée d’échanges, de conférences et de rencontres autour des questions RH, le 21 novembre 2019 à l’ESCP Europe, a réuni Hubert Landier, expert des relations sociales et professeur à l’IGS, Grégory Pardieu, DRH France, Royaume-Uni et Afrique de Vallourec et Cyril Chabanier, président de la CFTC. Verbatims.
Hubert Landier. « La recherche d’un accord est consubstantielle à la vie en société »

Hubert Landier, expert en relations sociales.
« Il y a le dialogue informel et le dialogue formel. Le dialogue social sera d’autant plus important que l’entreprise sera impactée par l’intelligence artificielle. Il est très important de développer au maximum ce dialogue social dans des conditions qui soient acceptables.
La vie en société repose sur des règles. La première manière d’agir est de les imposer, la seconde est de les discuter et de rechercher un accord. La recherche d’un accord est consubstantielle à la vie en société. »
« On constate que beaucoup de nouveaux jeunes employés ne connaissent ni le dialogue social, ni les syndicats et cela est plutôt inquiétant. Que font les entreprises pour informer les jeunes à ce sujet ? »

Grégory Pardieu DRH France, UK et Afrique Vallourec.
« En effet, la carence de partenaires et le manque de vocation pour le dialogue social dans l’entreprise est une vraie question : on se rend compte que la génération qui a conduit le dialogue social jusqu’à présent part à la retraite et qu’il est difficile de trouver de nouveaux interlocuteurs. »
« Le dialogue social est nécessaire pour que l’entreprise fonctionne, faire du business et servir les clients. Il faut accepter le petit caillou dans la chaussure que sont les syndicats et qui nous évitent d’aller droit dans le mur. Ma quête perpétuelle, avec les partenaires sociaux, est d’échanger avec eux ; qu’ils ne vivent pas dans une bulle, que les normes soient respectées et que l’entreprise atteignent ses objectifs en termes de business. »
« La qualité du dialogue social est très variable en fonction des interlocuteurs. Or, si la gestion des talents fait partie de nos activités, c’est aussi une question pour les organisations syndicales. »
« Aujourd’hui les partenaires sociaux doivent comprendre le monde de manière plus globale et sortir de positions dogmatiques. Avant les partenaires étaient finalement très locaux, aujourd’hui, un simple tweet peut nous obliger à fermer des usines par son impact sur le court du brent…. »
Cyril Chabanier. « Être un syndicat au service de la personne et non plus un syndicat de service »

Cyril Chabanier, secrétaire général de la CFTC.
« Les salariés ont toujours envie de s’investir, c’est faux de penser le contraire. Il existe une démocratie délibérative qui consiste à discuter et qui permet aux syndicats de jouer leur rôle. Quand on est syndiqué, il faut bénéficier d’un plus. Dans les pays nordiques, seuls les salariés qui sont syndiqués bénéficient de l’accord signé. Si les salariés n’adhèrent pas, c’est que nous ne répondons pas suffisamment à leur demande. Dans mon nouveau mandat, j’essaye de changer la façon dont on voit le syndicalisme, d’attacher le syndicat à la personne et non l’inverse, de ne plus être un syndicat de service, mais au service de la personne. »
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