Sommaire
Une circulaire du 14 décembre 2020 indique aux employeurs les modalités pratiques du déploiement des tests antigéniques. Priorité à l’information, la prévention et au secret médical.
Le 29 octobre 2020, le gouvernement avait publié son protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de covid-19*. Dans ce document, l’annexe 1 fixait déjà le cadre et les conditions générales de mise en œuvre des campagnes de test antigénique. La circulaire du 14 décembre 2020* vient compléter ce cadre s’agissant de l’accès au test au sein des entreprises, « au regard des analyses scientifiques disponibles ».
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Des tests antigéniques pour « lever un doute »
Quel est l’objectif des tests antigéniques en entreprise ? Le document l’explique très bien dans son introduction : ils visent à la fois à « une réduction maximale du délai entre l’apparition des symptômes et la confirmation d’un diagnostic », mais aussi à faciliter « la compliance des salariés qui pourraient être atteints de Covid-19 au respect de l’isolement et des gestes barrière ».
C’est pourquoi la réalisation du test sur le lieu de travail, « avec l’engagement actif de l’employeur », doit être suivi d’une mise en œuvre « rapide et efficace des mesures de prévention adéquates », indique le texte.
Sur le plan individuel, la circulaire précise que sont éligibles à un test antigénique :
- Les personnes symptomatiques, à condition que le test soit réalisé dans un délai inférieur ou égal à quatre jours après le début des symptômes ;
- Les personnes asymptomatiques lorsqu’elles sont personnes contacts, qu’elles participent à une opération collective de dépistage ou qu’elles font parties d’un cluster.
En tant qu’employeur, vous pouvez, par ailleurs, organiser des dépistages collectifs au sein de populations ciblées en cas de cluster (suspect ou avéré) ou de circulation particulièrement active du virus dans le département où est située l’entreprise. Ces dépistages collectifs doivent cependant être préalablement déclarés au représentant de l’État dans le département et à l’ARS (agence régionale de santé) sur un portail de déclaration en ligne, au moins deux jours ouvrés avant le lancement de l’opération.
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Des conditions à respecter : volontariat et secret médical
Le déploiement des tests antigéniques en entreprise doit respecter les conditions prévues notamment dans l’arrêté du 10 juillet 2020*, à savoir :
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Les campagnes de tests sont organisées sur une base volontaire et dans le strict respect du secret médical. Le professionnel de santé doit recueillir l’accord libre et éclairé du salarié après une information claire, loyale et appropriée.
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Aucune obligation de participer à ces campagnes ne peut donc être imposée aux salariés.
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L’employeur ne peut en aucun cas avoir connaissance du résultat des tests pratiqués ;
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Le prélèvement peut être réalisé par un médecin, un chirurgien-dentiste, un maïeuticien, un pharmacien, un masseur-kinésithérapeute ou un infirmier.
À noter que les résultats des tests antigéniques, qu’ils soient positifs ou négatifs, doivent être impérativement saisis dans l’application dédiée SI-DEP (https://portail-sidep.aphp.fr).
L’employeur soutenu par le service de santé au travail et l’État
En tant qu’employeur, vous n’êtes pas tout seul à gérer la mise en place de ces tests. En effet, précise le texte, « dans le cadre d’une action de dépistage, l’employeur associe, en première intention et lorsqu’il est disponible, le service de santé au travail (SST) », lequel est légitime « à répondre favorablement aux demandes de soutien de la part des entreprises dans l’organisation de telles campagnes ».
Par ailleurs, le texte indique qu’un « point de contact unique est mis en place par les services de l’État (préfecture et ARS) dans chaque département » afin de conseiller « les entreprises concernées », contrôler « leur déclaration de mise en place de ces dispositifs » et les tenir « informées de l’évolution des recommandations sanitaires en matière de dépistage ».
À noter que l’approvisionnement des tests est réalisé directement par les entreprises qui en supportent le coût.
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Quelle est la fiabilité des tests antigéniques ? |
« Les tests antigéniques sont moins sensibles, détectant les sujets à la phase contagieuse de l’infection où la charge virale est plus élevée, mais passant à côté des infections débutantes si bien que des sujets détectés négatifs en début d’infection pourront être contagieux dans les trois jours suivants », voilà ce qu’a décrit le Conseil scientifique dans un avis rendu le 17 novembre 2020. Selon la Haute autorité de santé (HAS), les tests antigéniques sont un peu moins sensibles que les tests PCR de référence : en cas de résultat négatif, le résultat est fiable dans 80 % des cas avec un test antigénique. |
Lou-Eve Popper
*Le Journal des femmes
*Top Santé
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