_____________
Indemnisation « adéquate » au préjudice subi
Pour motiver sa décision, la cour d’appel de Paris s’est basée sur la convention n°158 de l’organisation internationale du travail. L’article 10 de ce texte supranational, ratifié par la France, exige en effet une « indemnisation adéquate et appropriée du préjudice subi » en cas de licenciement injustifié, que ne permettrait pas le barème dans ce cas précis.
Compte-tenu de la « situation concrète et particulière » de la plaignante, âgée de 53 ans à la date de la rupture, les juges estiment que la somme prévue par le barème « représente à peine la moitié du préjudice subi en termes de diminution de ressources financières » pour la plaignante. Le montant de 32 000 euros a été calculé sur la base de sa « perte de revenus subie », d’une moyenne de 1 500 euros par mois. Cette perte est obtenue par soustraction entre le salaire de la plaignante avant son licenciement et ses allocations versées par Pôle emploi.
_________________
Consulter les offres de formation Document unique et prévention des risques
_________________
En attente d’une jurisprudence sur le barème Macron
Un pourvoi a été formé contre cette décision, qui donnera lieu à un arrêt de la cour de cassation. La position de la plus haute juridiction est très attendue. Saisie pour avis, elle avait conclu, le 17 juillet 2019, que le barème Macron était compatible avec l’article 10 de l’organisation internationale du travail.
Elle avait aussi estimé que l’article 24 de la charte sociale européenne, qui pose aussi le principe d’une « indemnité adéquate » ou d’une « réparation appropriée », n’avait pas « d’effet direct en droit interne dans un litige entre particuliers ». Le comité européen des droits sociaux, contrôleur de cette charte, a été saisi par deux organisations syndicales pour se prononcer sur la compatibilité du barème avec ce texte. Sa décision est encore attendue.
Catherine Abou El Khair
*Grille du barème sur Service public
Autres articles dans la même catégorie :
-
Forfait-jours. Les modalités du contrôle du temps de travail doivent être précisées
-
Indemnité d'activité partielle. Le taux de 70 % est maintenu
-
Titres-restaurant. Les dérogations prolongées jusqu’au 28 février 2022
-
L'e-dialogue social ou comment les partenaires sociaux se sont adaptés
-
Port du voile en entreprise. L'importance de la clause de neutralité dans le règlement intérieur
-
Peut-on encore licencier un salarié non vacciné ?
-
Une annexe déontologique est tout aussi opposable que le règlement intérieur
-
Déficit de l’entreprise. Le CSE est en droit de déclencher un droit d’alerte économique
-
Licenciement abusif. La preuve issue d’une vidéo n’est pas recevable
-
La Pro-A, un outil pour former et fidéliser les salariés